SII-Technologie collège

Un témoignage sur le forum Mondial des Enseignants Innovants

20 / 06 / 2018 | Webmaster
Education Exchange

Dominique Nibart, animateur du CRTech d’Aulnay-sous-Bois a eu la chance d’être sélectionné, avec 5 autres enseignants français (dont un autre de Technologie), pour l’Education Exchange (nouveau nom du Forum Mondial des Enseignants Innovants) qui se déroulait cette année à Singapour. Ce sont donc plus de 300 enseignants de toutes disciplines et de 95 pays qui se sont retrouvés pour échanger sur leurs pratiques, notamment dans le domaine du numérique.

Quel a été l’emploi du temps de ces rencontres ?

Dominique Nibart : Education Exchange s’est déroulé sur trois journées bien remplies. La première matinée a été dédiée à la présentation générale des activités proposées. Puis nous avons eu des miniconférences sur les perspectives d’avenir en termes d’emploi et de compétences. Il a été beaucoup question des STEM (Sciences Technology Engineering Mathematics) qui sont à l’évidence très développées à l’étranger.

Ensuite a commencé l’Educator challenge, c’est-à-dire un travail collectif en équipe internationale avec pour consigne d’élaborer une séquence innovante avec des contraintes précises. Evidemment tous les échanges se faisaient en anglais. Mon groupe composé d’un irlandais, d’un hollandais, d’un suédois et d’un espagnol a choisi de travailler sur le thème de la numération. L’après-midi a été partagé entre un atelier sur la carte Micro:bit puis de nouveau l’Educator Challenge. Le soir, des réunions improvisées ont eu lieu entre enseignants de diverses nationalités.

Le deuxième jour a commencé par des mini conférences sur l’apport du numérique, sur la carte Micro:bit, la réalité virtuelle, le traitement de la dyslexie, et le logiciel Teams. L’après-midi s’est poursuivi par un atelier sur le jeu vidéo Minecraft et ses usages pédagogiques, de nouveau l’Educator Challenge (avec remise du travail réalisé) puis s’est terminé par un Technology Showcase ou des fournisseurs internationaux présentaient nombre de nouveautés.

Le troisième jour a débuté par une conférence sur l’intelligence artificielle, puis nous avons présenté individuellement sur des stands nos projets. En ce qui me concerne j’avais apporté des robots du concours CYBERTECH réalisés par des élèves de 6ème et fait une présentation de la Technologie au collège en France. Après cela de nouveau des échanges informels entre enseignants. Le soir, fin d’Education Exchange et remise de prix pour les meilleures prestations (la France a été distinguée deux fois).

Qu’avez-vous préféré ?

DN : C’est difficile de choisir tant tout était passionnant et je souhaite à tout enseignant de vivre cela. J’ai apprécié l’Educator challenge car j’étais dans un équipe formidable ou chacun pouvait partager ses compétences avec les autres et j’ai beaucoup appris. Et puis la présentation individuelle car étant l’un des seuls à présenter des robots, j’ai attiré beaucoup de monde et surtout surpris beaucoup en expliquant la Technologie au collège. Très peu de pays font utiliser des machines et des maquettes didactiques aux élèves avant le baccalauréat. Et les robots faits par des 6ème ont bluffé tout le monde. J’y ai aussi apprécié l’immense diversité des présentations et des supports : cela allait de la cathédrale de Strasbourg à l’obésité au Vietnam en passant par le langage en Afrique du Sud. Les conférences et les échanges entre collègues étaient aussi particulièrement riches et m’ont beaucoup apporté.

Qu’avez-vous appris ?

DN : J’ai beaucoup appris : j’ai découvert Teams que je ne connaissais que de nom, et puis aussi j’ai vu en réel les lunettes Hololens (un membre de mon groupe en avait). Egalement d’autres usages de OneNote que je pratique mais sans aller aussi loin.

Et puis chaque membre de l’équipe française m’a apporté des éléments de connaissances soit à ma demande soit au cours de discussions à bâtons rompus. J’ai aussi discuté pas mal d’évaluation avec beaucoup de collègues. Et avec quelques-uns de la manière dont ils pratiquaient l’usage des cartes Micro:bit (nous étions très peu à la connaître).

Et au travers des nombreux échanges j’ai pu faire découvrir notre discipline et découvrir ce qui se pratiquait ailleurs. En discutant avec des responsables institutionnels j’ai pu constater qu’ailleurs (en Asie notamment) les enseignants de disciplines technologiques jouissaient d’une reconnaissance et d’une aura incomparables.

J’ai découvert lors des conférences et des échanges que se développait une très nette ouverture vers le « physical computing » c’est-à-dire le numérique concret (ce que nous faisons en Technologie) qui ne se contente pas d’images sur écran mais va franchement vers le pilotage d’objets réels. Mais cela se fait à un niveau d’étude bien supérieur au nôtre. Comme au précédent forum d’il y a 4 ans, j’ai constaté que l’usage pédagogique des imprimantes 3D avait du mal à décoller (étant l’un des rares à avoir des réalisations de ce type).